Souvenez-vous de l’été 1989 quand la France dansait au son de la Lambada par le groupe Kaoma ou encore de Yakalelo par Nomads lors de l’été 1998. Des chansons qui sentent bon le soleil, le sable chaud et l’exotisme et qui faisaient l’enjeu d’une véritable bataille de la part des différents producteurs pour parvenir à propulser le fameux tube de l’été chaque année. Pourtant, force est de constater que la passion pour ces tubes de l’été semble décliner d’année en année à tel point que l’on se demande encore si le principe même de « tube de l’été » n’est pas tout simplement obsolète aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’un tube de l’été ?
Si l’on regarde les différents succès qui ont fait danser les Français tout au long des années, une vraie typologie saute aux yeux pour permettre de déterminer le portrait-robot du tube de l’été. Prenez tout d’abord des sonorités venues d’ailleurs (de préférence d’une destination touristique ensoleillée) et ajoutez-y une once de rythme moderne et une chorégraphie simple et entrainante pour permettre à tout le monde de danser sans problème sur les dancefloors. Voilà, vous avez le probable futur tube de l’été.
Si l’on considère que le concept même de tube de l’été est né avec la Lambada, les étés suivants n’ont pas été épargnés par des versions plus ou moins inspirées de cette recette appliquée avec beaucoup d’attention. Voici donc le petit moment nostalgie durant lequel vous aurez l’occasion de constater par vous-même cette réalité : Soca Dance de Charles D. Lewis (1990), Saga Africa par Yannick Noah (1991), Macarena par Los del Mar et Tic Tic Tac par Carrapicho (1996), Alane de Wes et Maria par Ricky Martin (1997) ou encore Aserejé par Las Ketchup (2002).
Mais un tube de l’été peut aussi prendre des atours plus étonnants en consacrant des chansons hors catégorie comme Tomber la chemise de Zebda en 1999 ou, plus grave dans son traitement, La tribu de Dana par le groupe Manau un an auparavant.
Certains se sont même faits une spécialité de viser le tube de l’été tous les ans. Comment ne pas penser aux groupes francophones que sont le Collectif Métissé ou Magic System qui appliquent chaque année la même recette en minimisant les risques tout en maximisant les profits : campings et boîtes de nuit s’enflamment alors au son de leurs derniers singles, à la grande joie des fêtards et au désespoir des mélomanes. Du point de vue international, on pensera surtout à Pitbull et Jennifer Lopez qui se fendent chaque année d’un nouvel opus dansant et aux rythmes latino.
Le tube de l’été a-t-il un avenir ?
En regardant les différents hits de la période estivale, on se rend compte que la typologie des tubes de l’été a connu de grosses variations. Si certains comme Magic System parviennent encore à vendre des milliers de disques en appliquant la vieille recette, on constate toutefois que le succès s’est réduit et que ces tubes ne constituent plus le phénomène qu’ils représentaient autrefois.
Aujourd’hui, un tube de l’été peut tout aussi bien être une chanson mélancolique (Chandelier de Sia en 2014), un tube électro (I Gotta Feeling, collaboration remarquée entre David Guetta et les Black Eyed Peas en 2009) ou un véritable OVNI (Quand il pète il troue son slip par Sébastien Patoche en 2013). Les horizons se sont étendus et les chaînes de télévision soutiennent chacun leur candidat à l’image de M6 qui mise sur Magic System (décidément, il faudra composer avec ce groupe chaque été).
En attendant de savoir qui remportera la palme cette année et qui vous fera danser sous le soleil des vacances, retrouvez un petit aperçu des candidats au titre suprême via ce lien.